Littérature moderne et contemporaine (XIXè-XXIè siècles)
Champs de recherche
Poésie, roman, théâtre, critique ; tous types d’écrits intéressant le fait littéraire : biographies, autobiographies, autofictions, mémoires, carnets, correspondances, récits de voyage, dédicaces, etc.
François Berquin (MCF), Catherine Haman (MCF), Dolorès Lyotard (MCF), Pascale Rodts-Rougé (MCF), Justine Jotham (MCF), Martine Crépin (Docteur, Collaboratrice scientifique)
Axes de recherche
L’axe de recherche privilégié par l’équipe implique l’étude de la circonstance d’époque où l’acte singulier de création littéraire s’inscrit mais dont l’actualité relève moins d’un temps linéaire qu’elle ne suppose, dans l’expérience historique et culturelle, des effets paradoxaux de croisements, césures, appariements temporels : anachronies dont Malraux affirmait que celle-ci définissent les œuvres d’art – « métamorphoses » ne cessant d’ouvrir au temps des hommes l’avenir de leur réception.
Pour répondre de l’exigence d’étude ainsi formulée, les chercheurs de « Modalités du fictionnel » interrogent la contemporanéité d’œuvres qui, de façon remarquable, ont mêlé seuils de l’essai, du roman, du poème (Rimbaud, Les Goncourt, Taine, Zola, Leopardi, Valéry, Ponge, Barthes, Quignard, Michon, Camus, Goffette, Forest, Bonnefis…), créant ainsi des formes de langue inédites. Ils questionnent des œuvres qui sollicitent le voisinage de l’esthétique (peinture, musique) et de l’historique (chroniques, presse), où le champ littéraire s’intrigue de son autre, se désignant au partage d’un geste méta-critique qui éclaire son exercice. Ils ont travaillé et travaillent à l’examen de formes d’écrits particuliers, tels « Le reste, la relique », les « Envois et dédicaces », les « Carnets et journaux d’écrivain », la Critique (« L’expérience critique ») ; ils ont étudié quelques motifs prégnants de la littérature, tels la Nudité (« Le nu en toutes lettres ») ou les « Poisons » ; ils interrogent certaines scénographies exemplaires, telles la Rencontre entre écrivains (« Affinités électives ») ou la Rencontre entre Littérature et Peinture (« L’écrivain et son peintre »).
Le colloque international « Michel Chaillou, l’écriture fugitive » a permis d’organiser des échanges autour de la figure d’un écrivain de « l’extrême contemporain » (il est à l’origine de l’expression), invitant à travailler à la frontière du genre romanesque, sur cette frange d’œuvres et d’écrivains qui en constituent la forme la plus récente et donc la plus expérimentale. L’étude de l’œuvre en elle-même s’est axée autour des questions de frontière, de limite et d’échange : frontières du fictif et du biographique, dans la mouvance de l’autofiction ; limites de la modernité et de la postmodernité (tout en relevant du postmoderne à certains égards, Chaillou se veut surtout un héritier du classicisme et des Lumières) ; échanges spatio-temporels constants d’un écrivain caractérisé par son perpétuel nomadisme (voyage, goût de l’ailleurs, errance, mais aussi dialogue avec les œuvres du passé, relectures, réflexion d’une part sur les cadres génériques, de l’autre sur la notion de filiation, …).
Quant à la Journée d’Étude « Ville portuaire », elle relevait du souci de s’inscrire dans le tissu culturel et économique de la région Hauts de France : le port est une frontière naturelle à la fois ouverte sur l’extérieur et farouchement gardée et protégée en tant de crise. C’est le lieu par excellence de la limite entre patrie et pays étranger, entre sédentarité et voyage, le lieu des échanges culturels et économiques. Autant d’aspects que cette journée se proposait d’étudier et d’approfondir.
Ainsi les membres de l’équipe ont-ils organisé trois types de manifestation : les Rencontres du Littoral et les Nouvelles Rencontres du Littoral, colloques de deux ou trois jours, certains internationaux, les Journées du Littoral, rencontres plus souples d’une journée, et les Entretiens du Littoral, série de rencontres et débats autour d’un essayiste, d’un romancier ou poète invité pour l’occasion, série organisée sur un semestre de l’année universitaire.